mercredi 22 juillet 2009

Qui suit sur le chemin du pauvre?

Il est plus aisé de donner naissance à un enfant que d’en faire un homme. Un homme debout. Pour cela, il faut l’éduquer. Mais encore faudrait-il que l’éducation réussisse ! Alors que la question de faire un enfant est strictement l’affaire des deux géniteurs, celle de son éducation s’étend à la société qui l’a vu naître et grandir. C’est donc en se référant à cette société qu’on comprend mieux la réalité du cheminement de l’enfant. Et la respectabilité de toute société se mesure à ce qu’elle fait pour et de ses enfants.
Or, beaucoup d’enfants aujourd’hui ont peu de chance d’être demain, des hommes debout. Cadavre d’espérance ? Dans le froid de leur solitude, dans la tristesse du rejet dont ils sont en proie, dans la douleur que leur cause le dédain vorace du regard d’autrui, ils connaissent l’enfer sur terre. Ils ont faim de pain. Mais aussi d’une oreille attentive. Ils ont soif d’eau autant que d’une parole réconfortante. La peur qui les hante est moins celle de la nuit, que celle de se retrouver sans un cœur d’ami où se réfugier devant tant d’indifférence et de mépris. Pour eux la terre n’engendre que des épines. Au point où ils ont perdu toute espérance.
Le mal qui les accable s’appelle misère, violence de tout poil, négligence, abandon, rejet, exclusion. Ils sont l’archétype d’un gâchis humain. La preuve que notre société s’érige en bourreau pour ses enfants. Mais y a-t-il un mal social que les hommes ne puissent guérir ?
Nous sommes nombreux à vouloir un monde meilleur pour tous et nous ne manquons pas d’idées. Mais au-delà de nos idées, que reste-t-il ? Au-delà de nos idées, qui sommes nous sur le chemin de ce moins chanceux que nous ? « La foule qui se moque, le cyrénéen qui vient au secours, ou Véronique qui ose braver la foule pour le soulager » du poids de cette misère qui l’écrase ?
Jeanne Veronique Atsam (Cameroun)

Aucun commentaire: