Un texte de Thérèse-Marie Bouchat, chercheuse-associée à etopia et conseillère politique à Ecolo
Introduction [1]
La pauvreté et la précarité touchent de plus en plus de ménages wallons. Pour un nombre important de ces ménages, la situation socio-économique se dégrade. Les problèmes se complexifient, se multiplient et se cumulent : pas d’emploi ou perte d’emploi, instabilité professionnelle (contrats à durée déterminée, intérim, temps partiel,…), diminution du pouvoir d’achat, difficulté de trouver un logement, perte de repères, isolement, santé déficiente …
Plusieurs indicateurs, relevés par différentes études, attestent de ces difficultés. Ainsi : de nombreuses personnes vivent sous le seuil de risque de pauvreté (17,5% en Wallonie, contre 14,7% en Belgique et 10,7% en Flandre [2]) ; l’inflation touche de manière beaucoup plus importante les petits revenus (une récente étude a montré que les bas revenus avaient perdu 400 € de pouvoir d’achat sur la seule année 2007 [3]) ; l’emploi n’est plus un rempart contre la pauvreté (le taux de pauvreté des travailleurs atteint 4,3% en Belgique et il va croissant au fil des ans [4]) ; de nombreux demandeurs d’emplois se voient suspendus ou exclus des allocations de chômage (près de 5% d’entre eux en Wallonie [5]) ; de nombreuses personnes occupent des logements « quasi » insalubres (17,1% des locataires et 5,9% des propriétaires occupent un logement dont l’indice de salubrité est mauvais ou très mauvais [6]) ; certains ménages éprouvent des difficultés à assumer le coût des soins de santé (1 Belge sur 4… et, pour près de 5% d’entre eux, c’est même impossible [7]).
Le constat est largement partagé et bon nombre d’acteurs se mobilisent pour que les choses changent. Les syndicats demandent aux politiques qu’ils prennent d’urgence des mesures pour restaurer le pouvoir d’achat. La fédération des CPAS wallons estime qu’il faut sortir au plus vite de la logique d’exclusion dans laquelle nous entraîne le plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs. Les mutualités sont particulièrement inquiètes pour les aînés, davantage touchés par la pauvreté et ses conséquences en matière de santé. Par ailleurs, le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale souligne dans son récent rapport que « de plus en plus de ménages ont des revenus insuffisants ou traversent des périodes où leurs revenus sont aléatoires ». Il pointe également « une inégalité croissante des revenus » [8].
Le présent texte sera décomposé en cinq sections, qui seront structurées de manière semblable : un constat sera posé et des propositions seront émises.
Le présent texte sera décomposé en cinq sections, qui seront structurées de manière semblable : un constat sera posé et des propositions seront émises.
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