Qu'implique la clandestinité?
Les clandestins vivent avec la crainte quotidienne d'être arrêtés, dénoncés, et l'incertitude du lendemain.
Si elles ne souffrent pas physiquement, de très nombreuses personnes se plaignent de souffrances psychiques et psychologiques: la peur, le stress du contrôle de police, l’incertitude quant à l’avenir, etc. Ces éléments entraînent un sommeil difficile, des maux de tête, voire de graves dépressions. Ils doivent être continuellement sur leurs gardes : certains ne prennent pas les transports en commun, d’autres ne vont pas dans les galeries marchandes, bref beaucoup essayent de vivre « cachés » pour ne pas prendre le risque de se faire arrêter.
Leur logement se fait dans des conditions souvent difficiles, et il leur est impossible de se faire soigner sauf en cas d'extrême urgence. Les étrangers sans titre de séjour légal ne peuvent pas bénéficier d’une aide sociale sauf, pendant un certain temps, s’ils ont été déboutés du droit d’asile et sauf pendant la période de demande de régularisation. En janvier 2001, le gouvernement a apporté d’importantes modifications au sujet de l’aide pour les étrangers nouvellement arrivés sur le territoire belge et qui décident d’introduire une demande d’asile. Ces deniers continueront à bénéficier d’une aide sociale, mais celle-ci, jusqu’à présent pécuniaire, prendra désormais une forme matérielle.
Lorsqu’ils ne reçoivent pas l’aide de l’assistance publique, la plupart des déboutés ont parfois un soutien financier et matériel en provenance des associations et organismes humanitaires, de leur famille ou d’amis, etc. Dans le cas des clandestins et des étrangers ayant basculé dans l’illégalité, les ressources financières de ces derniers proviennent essentiellement du travail.
Mais ces personnes sont fréquemment à la merci des trafiquants de main-d'œuvre, contraintes de travailler de nombreuses heures d'affilées, dans des conditions très dures et pour un salaire dérisoire. Alors que le travail des clandestins ne constitue qu'une frange du travail au noir (environ 10%), il fournit à l'économie informelle la main-d'œuvre la plus exploitable. En effet, elle est "expulsable" à tout moment et, privée de toute ressource, elle n'a pas le choix de refuser une offre. Plusieurs secteurs économiques font grande consommation de clandestins. L'agriculture est un des trois secteurs qui utilisent des bras clandestins, loin derrière la construction et l'Horeca.
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